Charras d'Hier et d'Aujourd'hui - Charras 16 - signature de Louis PEYRAUD - maire de Charras
Charras d'Hier et d'Aujourd'hui - Charras 16 - Signature de Jean PABOT DE LAMORINIE - maire de Charras
Charras d'Hier et d'Aujourd'hui - Charras 16 - signature de Charles DECESCAUD - Decescaud de Vignérias - maire de Charras
Charras d'Hier et d'Aujourd'hui - Charras 16 - signature de François BAYNAUD - François Auguste Baynaud de Langlardie - maire de Charras
Charras d'Hier et d'Aujourd'hui - Charras 16 - signature de Simon TEXIER - maire de Charras
Charras d'Hier et d'Aujourd'hui - Charras 16 - signature de François GIBOIN - maire de Charras
Charras d'Hier et d'Aujourd'hui - Charras 16 - signature de Jean-Simon TEXIER - maire de Charras
Charras d'Hier et d'Aujourd'hui - Charras 16 - signature de Martial BOURZAC - proviseur du lycée impérial d'Angoulême - chevalier de la Légion d'Honneur - officier de l'Université
Charras d'Hier et d'Aujourd'hui - Charras 16 - signature de Louis-Edmond SIBILET - bonapartiste - maire de Charras
Charras d'Hier et d'Aujourd'hui - Charras 16 - signature de Jean MONTION - instituteur - républicain - maire de Charras
Charras d'Hier et d'Aujourd'hui - Charras 16 - signature de Raymond CHABASSE - sous-lieutenant dans la Garde Nationale de Charras - maire de Charras
Charras d'Hier et d'Aujourd'hui - Charras 16 - signature de Numa NOËL - banquier - maire de Charras - réactionnaire
Charras d'Hier et d'Aujourd'hui - Charras 16 - signature d'Henri BOURGEOIS - maréchal-ferrant - aubergiste - maire de Charras
Charras d'Hier et d'Aujourd'hui - Charras 16 - signature de Léopold LOMBARD - avocat au barreau de Paris - Maire de Charras
Charras d'Hier et d'Aujourd'hui - Charras 16 - Joseph LAVOIX - maire de Charras
Charras d'Hier et d'Aujourd'hui - Charras 16 - Léon CHABASSE - officier de réserve - inspecteur général pour 2 Cies d'assurances - maire de Charras

 

 

Les Maires de Charras depuis 1790

 

 

 

            Fruit de recherches dans l’état civil, les délibérations du conseil municipal, les dossiers des Archives Départementales et les anciens numéros de « Charras d’hier et d’aujourd’hui », cet article présente la biographie des maires de Charras depuis la création de la commune. En 1790, le maire est élu, tout comme l’agent municipal (qui le remplace) en 1795. A partir de Napoléon, le maire est nommé. C’est ainsi jusqu’au début de la IIIème République, en 1876. Depuis, le maire est élu par les conseillers municipaux.

            A la lecture de l’article, vous vous rendrez compte que certaines personnalités sont mieux fournies que d’autres. Tout cela dépend des traces que ces édiles ont laissées dans les archives.

             Bonne découverte !

                                                                                                                                                                               Bruno GASTEUIL

 

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Louis PEYRAUD            Maire de février 1790 à novembre 1795

 

Louis PEYRAUD est le premier maire de Charras, élu à l’assemblée électorale du 7 février 1790, avec 31 voix sur 54. Il est reconduit dans ses fonctions en décembre 1792 et reste maire jusqu’en novembre 1795. Dans cette période de tourments politiques, l’absence d’archives ne permet pas de connaître ses prises de position dans la gestion des affaires de la commune. Cependant, il est l’un des habitants qui refusent de signer le cahier de doléances de la paroisse en mars 1789.

 

Louis PEYRAUD appartient à une famille de marchands aisés de Marthon du 17ème siècle, dont un membre s’installe suite à son mariage à Charras, en 1706, au lieu-dit « La Brousse ». C’est là que naît Louis, le 6 février 1752, au foyer de Léonard PEYRAUD, marchand, et de Catherine BLANCHARD. Pour sa profession, il est mentionné comme propriétaire ou comme marchand.

 

Longtemps resté célibataire, Louis PEYRAUD épouse, à 43 ans, Madeleine LARUE, fille de feu Jean LARUE, maître en chirurgie à Charras. Il décède dans sa maison le 25 décembre 1815, à 63 ans.

 

 

Jean PABOT LAMORINIE            Agent municipal de novembre 1795 à février 1798

 

La première fonction publique de Jean PABOT LAMORINIE est celle de député de la paroisse aux Etats Généraux d’Angoumois en mars 1789. Il est désigné, avec l’avocat Pierre DECESCAUD, pour présenter le cahier de doléances de Charras au Sénéchal d’Angoumois. PABOT LAMORINIE réapparaît en janvier 1794 quand il devient agent national. Il est ensuite agent municipal de la commune lorsque les municipalités sont supprimées, en novembre 1795. Avec un intermède de quelques mois en 1798, il redevient premier magistrat jusqu’à son décès. Il survit à tous les régimes : le Directoire, le Consulat (pendant lequel réapparaît le titre de maire) et l’Empire.

 

Jean PABOT, sieur de La MORINIE, habite Charras après son mariage avec Marguerite PAUTIER, le 21 novembre 1772. Il est alors qualifié « d’ancien membre du corps des gens d’armes du Roi ».

 

Il figure comme agriculteur mais il n’exploite pas lui-même ses terres. Jean PABOT a ses racines familiales en Dordogne, entre Teyjat et Abjat. Son père, Aubin, sieur du CHATELARD et de La MORINIE, a épousé Marie DURAND de NOUAILLAC.

 

Louis PEYRAUD             Agent municipal de février 1798 à avril 1798

 

Pour une raison indéterminée, Louis PEYRAUD exerce pendant quelques mois, la fonction d’agent municipal, c’est-à-dire de maire, dans le cadre de la municipalité de canton de Marthon.

 

Jean PABOT LAMORINIE            Agent municipal d'avril 1798 à juin 1800 - Maire jusqu’en janvier 1809

 

PABOT LAMORINIE retrouve son poste, qui change d’appellation en juin 1800, pour redevenir « maire ». Il décède en fonction, à Charras, le 30 janvier 1809.

 

Charles DECESCAUD VIGNERIAS            Maire de février 1809 à novembre 1834

 

            Charles DECESCAUD appartient à l’une des plus vieilles familles de la commune, figurant à Charras depuis le 16ème siècle. Ses ancêtres ont occupé des fonctions administratives et judiciaires dans de nombreuses institutions de l’Ancien Régime, à Angoulême ou dans les seigneuries des environs. Le nom de cette terre est accolé au patronyme de la famille. D’ailleurs, Charles DECESCAUD signe « Vignerias ».

 

C’est à Charras, le 25 janvier 1779, que Charles voit le jour. Il est le fils de Pierre DECESCAUD, avocat en la Cour et Siège Présidial d’Angoulême et de Marie SAUVO. Lors de son mariage à Angoulême en 1798, avec Marguerite GUILLEMETEAU, il est mentionné comme agriculteur. L’appellation de propriétaire foncier conviendrait mieux.

 

            Charles DECESCAUD VIGNERIAS est nommé adjoint au maire en 1808. Lors du décès de Jean PABOT LAMORINIE, le Préfet le nomme au poste de maire, en février 1809. Il conserve cette responsabilité jusqu’à la fin de l’Empire, la Restauration (1815-1830) et le premier mandat sous la Monarchie de Juillet (1831-1834). En novembre 1834, il cède sa place mais il demeure membre du conseil municipal jusqu’en 1840.

 

Il décède à Charras le 30 avril 1845, à l’âge de 66 ans. A la demande d’un cousin, un jugement rectificatif d’état civil intervient pour établir une particule : DECESCAUD de VIGNERIAS

 

François Auguste BAYNAUD            Maire de novembre 1834 à juillet 1843

 

            François Auguste BAYNAUD est moins connu que son père. Ce dernier, Mathieu BAYNAUD, sieur de LANGLARDIE (Marthon, 1752 / Soudat, 1802) est maître des forges de Ruelle-sur-Touvre, où naissent plusieurs de ses enfants entre 1782 et 1788. Il possède également le château de Marthon et a acheté l’abbaye de Gros-Bot lors de sa vente à la Révolution.

 

François BAYNAUD est né à Soudat (Dordogne) le 25 mars 1791. Il ne lui est pas connu de profession particulière et il réside à l’abbaye. Nommé conseiller municipal en avril 1822, il devient maire en novembre 1834.

 

Reconduit en 1837 et en 1840, il cède sa place en juillet 1843. Peu à peu, il se défait de ses propriétés sur la commune.

 

       Il est nommé, par décret du Roi, conseiller d’arrondissement pour le canton de Montbron en février 1831. Le conseil d’arrondissement  avait des fonctions conjointes avec le Conseil général, mais à l’échelle de l’arrondissement. Cette charge montre qu’il est un des notables du canton. Il ne se présente pas à l’élection de novembre 1833. Il est décédé à Cognac le 17 décembre 1864, célibataire.

 

Simon TEXIER            Maire de juillet 1843 à février 1846

 

Simon TEXIER appartient à une famille de Charras de vieille souche, issue de la petite bourgeoisie artisanale. Il naît le 22 mars 1779, au foyer de Raymond, marchand de fer, et de Jeanne LAVOIX. Il est indiqué comme propriétaire au bourg et se marie à Charras, le 11 février 1809, avec Marie PIERRE. Il possède plusieurs métairies à Charras et dans les environs.

 

En juillet 1824, il est choisi par le Préfet pour devenir adjoint au maire, en remplacement de son père, décédé. Il reste en fonction pendant près de vingt ans, jusqu’en juillet 1843. Quand François BAYNAUD abandonne la Mairie, il est logiquement choisi pour lui succéder. Cependant, la mort, survenue le 16 février 1846, interrompt son mandat, qui ne dure, en définitive, que deux ans et demi.

 

On retiendra le don à la commune d’un terrain, en 1843, pour bâtir une halle, à l’emplacement qui sera plus tard celui de la mairie et du salon de coiffure.

 

François GIBOIN            Maire de mars 1846 à novembre 1850

 

François GIBOIN devient maire par un concours malheureux de circonstances. Conseiller municipal à partir de septembre 1831, il est nommé adjoint en décembre 1845, lors de la démission du titulaire Pierre MARTIN. C’est grâce au décès de Simon TEXIER, qu’il devient maire, en mars 1846. Reconduit lors de la Seconde République en 1848, il décède en fonction, à Charras, le 3 novembre 1850.

 

            François GIBOIN a plusieurs homonymes à Charras à la même époque, tous cousins. Celui qui devient maire est né à Charras le 5 décembre 1799. Il épouse, à La Rochebeaucourt le 8 octobre 1821, Hélène Anaïs DEREIX.

 

      Pour la petite histoire, il est apparenté par sa mère à la famille BOURRUT-FAYOLLE qui a donné trois conseillers à la commune dès 1790.

 

Jean Simon TEXIER            Maire de novembre 1850 à septembre 1865

 

Jean Simon TEXIER est né à Charras le 11 mars 1812, fils de Simon TEXIER et de Marie PIERRE. Il épouse à Dignac, le 18 juin 1835, Marguerite Clorinde GOUMARD.

 

Adjoint au maire à partir de septembre 1848, il devient maire à la suite du décès de François GIBOIN, occupant ainsi la même fonction que son père. Reconduit en 1855 puis en 1860, il n’est pas renouvelé au poste de maire en 1865, mais il demeure membre du conseil municipal jusqu’à son décès, survenu à Charras le 7 octobre 1867. Il est mentionné comme propriétaire au bourg. Il possède plusieurs exploitations qu’il met en fermage, à Charras et à Beaussac.

 

Avec la mort de Jean TEXIER, plus de 70 ans consécutifs de fonctions municipales dans la famille prennent fin (son père, son frère et son neveu depuis 1790).

 

Martial BOURZAC            Maire de septembre 1865 à avril 1869

 

            Martial BOURZAC est natif de Charras, le 22 novembre 1808. Son père, originaire d’Excideuil, en Dordogne, est officier de santé après avoir été chirurgien pour le gouvernement. Il siège au conseil municipal entre 1831 et 1846 et décède à l’hôpital des Invalides, à Paris, le 17 octobre 1855.

 

Les études éloignent Martial de Charras. Après son baccalauréat et une licence ès sciences obtenue à l’Ecole Normale Supérieure de Paris, il entame une carrière dans l’enseignement. Professeur de mathématiques, il est choisi pour être proviseur du Lycée impérial d’Angoulême. Ses fonctions académiques lui font décerner la croix de chevalier de la Légion d’Honneur en 1856. Il est aussi Officier de l’Université. Il est secrétaire du Conseil Académique et siège dans plusieurs organismes en liaison avec l’enseignement.

 

Il est délégué cantonal des écoles primaires, chargé de surveiller l’assiduité et la fréquentation scolaires et l’équipement des classes.

 

On retiendra, de son passage à la Mairie, la création d’une bibliothèque scolaire pour favoriser la lecture des enfants… et des adultes.

 

Martial BOURZAC se marie une première fois, le 31 octobre 1832, avec Marguerite MALAGOU, fille d’un négociant aisé, membre du conseil municipal d’Angoulême. Après son veuvage, il épouse à Charras, le 11 février 1857, Marguerite LEGER.

 

            Candidat aux élections municipales de 1865, il est élu et est aussitôt nommé maire, par arrêté du 24 août. Il cesse ses fonctions par démission en avril 1869.

 

            Bonapartiste convaincu, il se présente sous cette étiquette à l’élection cantonale de 1867 mais il est battu. En avril 1870, il est membre du comité exécutif départemental militant pour le oui au plébiscite de Napoléon III. Le manifeste se termine ainsi : « Afin qu’une victoire décisive affermisse l’Empire libéral, désarme la Révolution et rende à la France, en même temps que la liberté, la sécurité qui a fait sa prospérité et sa grandeur ».

 

         Par ailleurs, Martial BOURZAC est membre de la Société d’Agriculture, des Arts et du Commerce de la Charente depuis décembre 1857. En 1858, il y fait une communication sur l’intérêt de faire des relevés météorologiques pour l’agriculture. Sa communication de 1867 a été publiée. Elle fait ressortir la nécessité de l’utilisation des engrais chimiques pour l’augmentation des rendements. Pour prouver ses dires, il parle, devant les membres de cette société, des essais qu’il mena sur une terre de 3 ha 65 a, à Charras. Avec des engrais, il a obtenu 18 hl de blé par hectare contre 11 ha, sans ajout artificiel. Pour la petite histoire, c’est lui qui fait don à la paroisse d’un harmonium, en 1876.

 

            Il se retire à Angoulême, où il décède le 8 décembre 1883.

 

Louis Edmond SIBILET            Maire de mai 1869 à janvier 1878

 

Si Louis Edmond SIBILET voit le jour à La Rochefoucauld le 3 mars 1828, ses parents Michel SIBILET et Madeleine DANEDE, se sont mariés à Charras en 1825. Sa famille a eu plusieurs notables à La Rochefoucauld, dont un notaire et un maire. Louis Edmond SIBILET est mentionné comme « propriétaire » ; en fait, il est rentier.

 

Elu conseil municipal en août 1865, il est choisi par le Préfet pour terminer le mandat de Martial BOURZAC, à partir du 22 avril 1869 (date de sa nomination) et du 2 mai (date de sa prise de fonction). Il survit au changement de régime en 1870. Il obtient d’importants scores personnels aux élections de 1871, de 1874 et de 1876. Il est logiquement élu maire, par les conseillers municipaux. Fidèle à ses idées bonapartistes à une époque où la République s’enracine, il est battu aux municipales de 1878.

           

En 1872, 1875 et en 1876, il est désigné pour être membre du jury spécial d’expropriation, quand il s’agit de rectifier le tracé d’une route ou un chemin départemental.

 

En 1883, il propose à la commune de lui vendre un terrain pour construire la « maison d’école ».

 

Jean MONTION            Maire de janvier 1878 à janvier 1881

 

            Jean MONTION arrive à Charras en 1847, par une mutation. Ancien élève de l’Ecole Normale d’Angoulême (1838-1841), titulaire du Brevet de capacité, il est en poste à Marthon depuis six ans lors de son installation dans la commune.

 

            Né à Edon le 7 juin 1822, Jean MONTION est le fils d’agriculteurs qui s’installent ensuite à La Rochebeaucourt. Il se marie à Charras, le 13 mars 1850, avec Marie MARTIN. Devenu veuf, il épouse en secondes noces la fille de l’ancien maire, Marguerite GIBOIN, le 5 mai 1852. Il abandonne peu après sa fonction d’enseignant, puisqu’il démissionne en 1853.

 

Le combat politique de Jean MONTION est le triomphe des idées républicaines, combat difficile quand la paysannerie de la contrée est fortement attachée au bonapartisme.

 

Il est élu pour la première fois en août 1870 et sera reconduit jusqu’à son décès, survenu le 19 septembre 1905, à Charras.

 

            Sa carrière municipale est marquée par trois passages à la tête de la commune. Un courrier permet, adressé au Préfet le 16 avril 1876, permet de cerner son état d’esprit à une époque où la République n’est pas encore bien ancrée dans les mentalités :

 

« Le maire va donner ou a donné sa démission. Il n’y a aucun républicain et je me dois à mon parti. Je préfère cent fois me dévouer que d’éprouver le regret de voir passer la mairie de ma commune en d’autres mains bonapartistes. Je n’ai point de ressentiment contre qui que ce soit mais j’ai sur le cœur les injures que j’ai subies aux élections dernières. Il importe au succès de notre cause que les mairies soient occupées par des républicains sages et honnêtes, en un mot, par de véritables conservateurs ».

 

Edmond SIBILET ne démissionne pas et termine même son mandat. Jean MONTION doit attendre janvier 1878 pour être élu maire. Il n’est pas réélu en janvier 1881. Durant ce mandat, il mène à bien une restauration de l’église (1879) et la fonte d’une nouvelle cloche, grâce notamment au mécénat de M. de SAINT-ALARY, propriétaire du château.

 

Raymond CHABASSE            Maire de janvier 1881 à juillet 1882

 

            Les branches des CHABASSE sont nombreuses à Charras. Le nouveau maire est le fils de Michel CHABASSE. Jacques est né dans la commune le 21 mars 1808 ; il est tantôt indiqué Jacques-Raymond, tantôt Raymond. Raymond CHABASSE est propriétaire agriculteur à Jumilhac. Il se marie à Mainzac, le 17 juin 1847, avec Marie DECESCAUD. Par sa femme, il est apparenté à une puissante famille de Charras, même si ses origines sont modestes.

 

            Sa carrière municipale commence tôt mais il exerce la fonction de maire bien tard ! Elu conseiller pour la première fois en août 1846, il est reconduit en 1848, en 1855, en 1860, en 1865, en 1870, en 1871, en 1874, en 1878 et enfin en 1881. C’est à cette date qu’il occupe la fonction de maire, mais pour peu de temps. Dès juillet 1882, il démissionne, sans doute pour cause de santé (il a 73 ans) et termine son mandat comme conseiller.

 

            Entre 1846 et 1848, il est sous-lieutenant dans la compagnie de la Garde Nationale de Charras. Il décède à Charras le 29 avril 1902, à 94 ans.

 

Jean MONTION            Maire d’août 1882 à mai 1888

 

            Jean MONTION termine le mandat de Raymond CHABASSE puis est reconduit en mai 1884. Battu par une majorité « réactionnaire » emmenée par Numa NOËL, il cède son fauteuil en 1888. Il semble aussi que des divergences soient apparues au sein du conseil au sujet du tracé de la route départementale qui traverse le bourg et le parc du château.

 

Numa (Léonard) NOËL            Maire de mai 1888 à mai 1892

 

Numa NOËL (Léonard, de son prénom d’état-civil) est né à Mainzac le 15 décembre 1826. Nous avons peu de choses sur ses activités, seulement qu’il est banquier à Angoulême. A Charras, il est apparenté par sa femme à la famille PAUTIER et possède le domaine de La Vallade. Il devient maire en mai 1888 en battant Jean MONTION mais il ne fait qu’un mandat. Dans les dossiers de la Préfecture, il est classé comme « réactionnaire ».

 

En mai 1892, il est conseiller municipal. Il est réélu à plusieurs reprises, la dernière étant en mai 1908. Agé, il choisit de démissionner en février 1909. Pendant quelques mois en 1892, il est président du conseil de fabrique. Il décède à Charras le 1er mars 1910.

 

Jean MONTION            Maire de mai 1892 à mai 1904

 

     Jean MONTION retrouve le fauteuil de maire en mai 1892, en ayant davantage de sièges que les candidats dits « réactionnaires ». Il est reconduit en mai 1896 et en mai 1900. En 1899, il est fait officier d’Académie, en récompense de ses fonctions de délégué cantonal des écoles primaires. Lors des élections de mai 1904, il est réélu mais les conseillers lui préfèrent Henri BOURGEOIS par 8 voix contre 4. Il est alors âgé de 82 ans !

 

Henri BOURGEOIS            Maire de mai 1904 à mai 1908

 

            Si Henri BOURGEOIS est né à Feuillade le 29 août 1859, il n’en est pas moins un habitant de longue date du village quand il est élu. Son père, maréchal ferrant comme lui, siège au conseil entre 1870 et 1884, en exerçant aussi la fonction d’adjoint. Henri BOURGEOIS épouse Jeanne LAURENÇON et ouvre son atelier de maréchalerie qui fait aussi auberge, au bourg.

 

            Henri BOURGEOIS s’engage très tôt dans l’action publique, à 29 ans, en devenant adjoint de Numa NOËL (1888-1892).

 

            Conseiller sous les mandats de Jean MONTION, il devient maire en mai 1904 mais cède son fauteuil en 1908.

 

         Sa carrière municipale continue : il est adjoint de Léopold LOMBARD, souvent éloigné de Charras, entre mai 1908 et avril 1922. Il est réélu conseiller en 1925 et en 1929. Candidat sur la liste d’opposition au maire en mai 1935, il échoue de quelques dizaines de voix. Cette élection marque, à 76 ans, la fin d’une carrière exceptionnelle longue (47 ans !). Encore à ce jour, il détient le record de longévité dans le conseil municipal.

 

Léopold  LOMBARD            Maire de mai 1908 à avril 1922

 

            Léopold LOMBARD n’a aucune racine personnelle à Charras. Il est né à Chervey (Aude) le 28 juin 1864, où son père exerce le métier de charpentier. Après des études de droit, il est reçu avocat au barreau de Paris. Il est domicilié à Asnières puis à Paris (boulevard Haussmann puis rue de Maubeuge).

 

            Son mariage dans le 17ème arrondissement de la capitale, le 11 août 1904, avec Marie MENNECIER, lui fait connaître la Charente. En effet, Marie MENNECIER vient d’hériter du domaine de Vignerias, en 1903.

 

Sans doute peu connu mais bénéficiant d’un certain prestige quand il se présente en mai 1908, il obtient un score personnel impressionnant, en tête de tous les candidats, avec 172 voix sur 181, malgré la présence de deux listes.

 

       Il devient maire. Il est réélu en mai 1912 et en décembre 1919 (mais il doit attendre le second tour). En avril 1922, il démissionne de ses fonctions mais reste au conseil jusqu’en octobre 1944.

 

         Agé de 80 ans, déjà en retrait des affaires de la commune depuis le début de la guerre, il se défait peu à peu de ses propriétés et décède le 6 mai 1950, à Goudourville, dans le Tarn-et-Garonne.

 

Joseph LAVOIX            Maire d’avril 1922 à mars 1927

 

Joseph LAVOIX est né à Charras le 4 avril 1872, au foyer de Jean et de Rose LEGER. Il suit des études secondaires au Collège Saint-Paul d’Angoulême. Avant lui, son père avait été conseiller municipal dans les années 1870.

 

Mobilisé lors de la guerre 1914-1918 dans l’infanterie territoriale, il se marie sur le tard, le 27 janvier 1920, à Hautefaye, avec Marie ANTONY. A Charras, il est propriétaire rentier.

 

Elu conseiller municipal en mai 1904, en 1908 et en 1912, il est réélu en 1919. Il devient maire en avril 1922, en remplacement de Léopold LOMBARD, qui a démissionné. Il est réélu en mai 1925, à la tête de la « Liste d’Entente Républicaine anticommuniste ».

 

Joseph LAVOIX choisit de démissionner le 31 mai 1926. Voici la teneur du courrier qu’il adresse au Préfet : « J’ai le regret de vous prévenir que je ne puis continuer la gestion de la mairie de Charras. Ce service m’est devenu très difficile par suite du peu d’empressement des conseillers municipaux à se rendre à mon appel les jours de réunion. Hier notamment, les ayant convoqués pour la session importante de mai, 7 seulement se sont présentés et plusieurs sont partis avant la fin de la réunion, ce qui rend impossible toute décision. Je suis persuadé, Monsieur le Préfet, qu’un nouveau maire remplira plus facilement ces foncions et que vous voudrez bien accepter ma démission le plus tôt possible ». La démission est acceptée par le Préfet mais Joseph LAVOIX se rétracte. Il renouvelle sa démission en 1927, celle-ci étant définitive, même s’il reste simple conseiller. Deux réalisations à retenir de son mandat : l’achat de deux maisons pour permettre de dégager les abords de l’église et construire le monument aux morts (1922) et l’achat d’une maison afin d’y installer l’agence postale (1924).

 

         Candidat en mai 1929 sur la liste d’opposition à Léon CHABASSE, son ancien adjoint, il est battu. Il retrouve un poste de conseiller municipal à l’élection de mai 1935, toujours sur une  liste d’opposition, sur laquelle figure un futur maire, Roger FORT. Il ne se représente pas en octobre 1944 et abandonne toute vie publique, même s’il continue de siéger au bureau d’aide sociale jusqu’en 1952.

 

            Il décède à Charras le 7 décembre 1958, à l’âge de 86 ans.

 

Léon CHABASSE            Maire de mars 1927 à octobre 1944

 

Léon CHABASSE est né à Charras le 6 janvier 1896. Il est le fils de Jacques CHABASSE, commerçant épicier et propriétaire, conseiller municipal de 1904 à 1912.

 

Engagé volontaire en janvier 1915 (pour ses 19 ans), il est affecté au 34ème Régiment d’Artillerie. Promu caporal en juillet 1915, il est maréchal des logis en mars 1916. Il termine la guerre comme sous-lieutenant. Après une instruction dans une école d’officiers, il devient officier de réserve. Capitaine en juin 1934, il est mobilisé avec ce grade en 1939-1940.

 

            Léon CHABASSE se marie à Combiers en 1920. Il est inspecteur général pour deux compagnies d’assurances, couvrant ainsi des départements limitrophes de la Charente. Il possède également plusieurs propriétés héritées de son père, comme le Grand Nadaud ou le Boucheron.

 

Il est candidat sur la liste de Joseph LAVOIX à l’élection de mai 1925 et il devient son adjoint. A la suite à la démission de celui-ci en 1927 et au renoncement d’Henri BOURGEOIS, Léon CHABASSE est élu maire en mars. Il est reconduit en mai 1929 et en mai 1935, à la tête de sa liste « Union et Entente pour la défense des intérêts communaux et paysans ». Durant son premier mandat, il soumet au conseil le projet d’électrification de la commune (1927) et des bâtiments communaux (1930) en faisant adhérer Charras au syndicat intercommunal de Dignac.

 

Le conseil municipal de Charras ayant été maintenu en fonction pendant la guerre, il reste à la tête de la municipalité jusqu’en octobre 1944. Le Préfet dissout le conseil et Léon CHABASSE n’exerce alors plus aucune fonction publique. Il quitte la commune en 1947 et devient agent immobilier à Pessac, ville de la banlieue bordelaise. C’est d’ailleurs là qu’il décède, le 31 octobre 1965.

 

Léon CHABASSE est à l’origine de la création de deux premières associations de la loi de 1901. Il fonde, en 1926, l’Amicale des Anciens Combattants et en prend la présidence. En 1931, il préside la Société d’Education Populaire « Patronage Saint Vivien ». En outre, il est 1er vice-président de la coopérative de l’Union des Syndicats Agricoles de la Charente.

 

Titulaire de plusieurs décorations militaires parmi lesquelles la Croix de Guerre 1914-1918 et la Croix de Guerre 1939-1945, la Croix du Combattant et la Médaille Commémorative 1914-1918. Il est fait chevalier de la Légion d’Honneur en 1936.

 

 

 

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