Les monuments aux morts de la Grande Guerre
La Grande Guerre 14-18 a laissé de lourdes traces en France. Cette guerre a mobilisé 8 millions d’hommes dont 5 millions ont combattu. 1,5 millions de ces hommes sont morts (27 % des effectifs engagés), soit 10,5 % de la population active masculine, sans compter les 3,4 millions de blessés et mutilés.
Pour se souvenir de leurs compagnons tombés dans les terribles tranchées de la Somme ou de l’Argonne, ceux qui sont revenus vont être à l’origine d’un formidable
engouement pour la mémoire des morts, pour se souvenir de ceux qui sont morts pour la France. Les communes vont alors élever des stèles, apposer des plaques, ériger des obélisques pour rendre
hommage à ces hommes morts pour la France.
S'appuyant sur l'esprit de la loi du 25 octobre 1919, un usage s'est imposé, depuis la Première Guerre mondiale, comme référence pour les décisions municipales en la matière : l'inscription d'un nom se justifie pleinement lorsque le défunt, décédé au cours d'une guerre ou d'opérations assimilées à des campagnes de guerre, est titulaire de la mention "Mort pour la France", et est né ou domicilié légalement en dernier lieu dans la commune considérée. Certaines municipalités ont parfois étendu cette possibilité aux victimes dont le décès est consécutif à un fait de guerre, dès lors que les deux conditions susvisées - octroi de la mention "Mort pour la France" et lien direct avec la commune - sont respectées.
N'oublions pas que 17 % des morts sont en fait des "disparus". De nombreux corps ont été déclarés "inconnus" tant ils étaient méconnaissables. L'incertitude
est une blessure supplémentaire pour bien des familles. Pour représenter tous ces hommes, un corps est choisi à Verdun et inhumé le 11 novembre 1920 place de l'étoile à Paris. Les vainqueurs ont chacun leur "inconnu".
A l’origine, la fonction de ces édifices a été de rassembler la population autour du souvenir de ceux qui ne reviendront plus vivre dans la cité, faisant ainsi participer la commune au travail de deuil des familles. Par ailleurs, graver les noms des morts revenait à donner à ceux-ci un peu de cette gloire dont étaient alors parés ceux qui s’étaient sacrifiés pour la victoire des armées françaises.
Ainsi, plus de 36 000 monuments aux morts furent érigés en France entre 1918 et 1926. Leur situation dans l'espace communal n'est jamais innocente: à proximité de la mairie, de l'école, de l'église, du cimetière, au milieu de la place publique.
Il y a différents types de monuments mais beaucoup se ressemblent avec les mêmes symboles : obélisques et formes géométriques proches du type pyramidal ou de la colonne, signes ornementaux : croix de guerre (décoration créée en 1915), obus reliés par des chaînes, couronne de laurier ou de feuilles de chêne (symbole ancien de la victoire et, ou de la force), palmes (symbole chrétien : Jésus accueilli à Jérusalem et les palmes d'immortalité des Rameaux), coq ("gaulois" et chrétien). Les "poilus" occupent souvent une place d'honneur.
Sur ces monuments ont été gravés les morts originaires de la Commune, pendant la première guerre mondiale. Mais bien souvent, ceux de la Seconde Guerre Mondiale y ont été ajoutés, voire ceux des guerres de "colonie" (Indochine, Viêt-Nam, Algérie,…) Les dates précises du décès sont rarement mentionnées, on n'y trouve bien souvent que les années.
Les morts de la guerre de 1914-1918 à CHARRAS
Effectué à la veille de la Guerre de 1914-1918, le recensement de 1911 comptabilise pour CHARRAS une population de 506 habitants qui se partage en 238 femmes et 268 hommes. Parmi ceux-ci, 76 ont moins de 20 ans, 63 de 20 à 40 ans, 65 de 40 à 60 ans, 60 de 60 à 80 ans et 4 + de 80 ans.
C'est donc un contingent d'environ 125 hommes en âge de porter les armes qui s'est retrouvé loin de son village, sous le feu de l'ennemi, quatre ans plus tard. Vingt-cinq ont leur nom inscrit sur le monument aux morts ou sur la plaque commémorative accrochée dans l'église. Un sur cinq n'est pas revenu au pays et parmi ceux-ci, la moitié avait femme et certains enfants…
Nous nous proposons de rappeler leur souvenir en exposant ce que nous savons de chacun d'eux.
AUPY Émile est né à CHARRAS le 30 mai 1894. Fils de Marcelin et de Antoinette MARCHASSON, cultivateurs Chez Courbet. Matricule n°3 au recrutement d’ANGOULÊME, soldat de 2ème classe, incorporé à la 8ème Compagnie du 418ème régiment d'Infanterie de BORDEAUX, il a été "tué à l'ennemi" le 26 avril 1915, à LIZERNE, en Belgique.
BARDOULAT Romain (Léonard pour l'État-Civil) est né à CHARRAS, le 28 avril 1879. C'est le fils de Léonard, tailleur de pierre à La Plagne, et de Jeanne NOEL. Il exerce la profession de maçon. Marié avec Françoise DUMONTEIX, il devient papa d'une petite Angèle le 25 janvier 1910. Il trouve la mort en Alsace, le 20 janvier 1915, au combat de l'HARTMANNSWILLER-KOPF (Haut-Rhin), au sein du 53ème bataillon de Chasseurs à pied auquel il appartient. Il portait le matricule n°5838 au recrutement d’ANGOULÊME. Son corps repose dans la tombe individuelle n°481 de la nécropole nationale « Le Vieil Armand », à WATTWILLER (68).
BAYLET Pierre naît le 31 octobre 1881 à NONTRON où ses parents Jean et Marie CHANTAREAU sont agriculteurs. Le 13 février 1906 il prend pour épouse Juliette LAROUSSARIE originaire de VARAIGNES. Ils s'établissent à la Plagne à CHARRAS. Le 2 avril 1915, c'est la naissance de Gabrielle. Matricule n°2667 au recrutement à LIMOGES, il est canonnier-servant au 52ème Régiment d'Artillerie de Campagne. En congé de convalescence suite à maladie imputable au service, Pierre décède à son domicile le 6 août 1915. Le 28 novembre suivant, c'est Gabrielle qui décède…
Sa veuve, encore jeune, se remarie en 1919, à MAINZAC, avec Julien BOURRINET.
On trouve également le nom de Pierre BAYLET (homonyme ?) sur le monument aux morts de LA ROCHEBEAUCOURT.
BERTRAND Léon vient au monde au hameau de La Martinie, commune de ROUGNAC le 4 avril 1888. Son père Jean est cerclier et sa mère, Marie LAGARDE, est cultivatrice. Lui même est dit cerclier. Matricule n°987 au recrutement d’ANGOULÊME, soldat de 2ème classe au 108ème Régiment d'Infanterie en garnison à BERGERAC au moment de la mobilisation, il est « tué à l’ennemi » le 9 septembre 1914 à COURDEMANGES dans la Marne. Il est inhumé dans la tombe individuelle n° 1431 de la nécropole nationale de VITRY LE FRANCOIS (Marne). "Mort pour la France", il est inscrit sur le monument de ROUGNAC, son village d'origine, et son inscription sur le nôtre est peut être justifiée par une activité professionnelle à CHARRAS ? Les registres de notre village sont muets à ce sujet… Il est décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze.
BOURGEOIS Albéric (Henri) est né à CHARRAS le 23 avril 1887. C'est le fils d'Henri, maréchal-ferrant, marchand de bois et maire de CHARRAS de 1904 à 1908 et de Jeanne LAURENCON. Instituteur, il exerce à EXCIDEUIL (24). Il se marie à VARAIGNES le 4 novembre 1911 avec Marie BARDOULAT, originaire de TEYJAT. Matricule n°1142 au bureau de recrutement de BRIVE LA GAILLARDE, il appartient au 126ème Régiment d'Infanterie avec le grade de sergent quand il trouve la mort des suites de ses blessures le 8 mai 1915, au camp de CASSEL NIEDERZWEHREN KEILZBERG en Allemagne où il était prisonnier. Il est inhumé dans la tombe individuelle n°544 de la nécropole nationale « prisonniers de guerre 1914-1918 » de SARREBOURG (Moselle) mais son souvenir est conservé au cimetière de CHARRAS auprès de sa famille.
BOUYER Alfred (Alfred-Noël pour l'État-Civil) naît au Bourg le 10 janvier 1889 au foyer de Léonard, chef cantonnier, et de Marie BALOTTE, sage-femme. Le 29 septembre 1913, à BEAUSSAC, il prend pour épouse Marie DELAGE. Matricule n°1033 au recrutement d’ANGOULÊME, après avoir appartenu au 2ème Zouaves, il est caporal au 418ème régiment d'Infanterie d’ANGOULÊME quand il est signalé "tué à l'ennemi" le 20 juillet 1916 à HARDECOURT dans la Somme. Il repose dans la nécropole d'ALBERT (Somme), dans la tombe individuelle n°2028.
Son nom est également inscrit sur la plaque de l'église de BEAUSSAC (24), qui fait office de monument aux morts.
CATINAUD Maurice (Léonard) est originaire de MAREUIL-SUR-BELLE où il voit le jour le 18 décembre 1889 au village de Chez Manot. C'est le fils de Louis, tailleur de pierre, et de Marie BRETONNET. Boulanger de profession, peut-être travailla-t-il à CHARRAS ce qui expliquerait la présence de son nom sur notre monument pour rappeler qu'il est mort le 13 mars 1918, à l'hôpital de campagne de RAON L'ETAPE (Vosges) des "suites de blessures de guerre". Il figure sur le monument de MAREUIL sous son vrai prénom de Léonard. Matricule n°153 au recrutement d’ANGOULÊME, il appartenait au 17ème Régiment d'Infanterie basé à EPINAL.
Certaines familles ont été plus éprouvées que d'autres. Ainsi celle d'Alexis CHABROULAUD et Marie GAILLARD, cultivateurs au Bourg, qui virent disparaître deux de leurs enfants :
Ernest (Pierre-Alexis), né le 24 août 1893, trouve la mort dès le début du conflit, le 12 septembre 1914, des suites des blessures reçues sur le champ de bataille de COULONGES dans l'Aisne. Matricule n°683 au recrutement d’ANGOULÊME, affecté au 63ème régiment d’Infanterie de LIMOGES, il fit partie du groupe cycliste de la 10ème division de Cavalerie et à son décès au 1er bataillon de chasseurs à pied (1er BCP). Son corps a été déposé dans la tombe individuelle n°995 de la nécropole n°2 de SOUPIR, dans l'Aisne.
Philippe, plus âgé, est né le 22 octobre 1881. Il est tué également très tôt, le 3 octobre 1914, au combat du Bois Bernard dans le Pas de Calais. Soldat de 2ème classe, matricule n°231 au 2ème bureau de recrutement de la Seine parce qu'il s'était marié à PARIS le 10 juillet 1907 et y vivait depuis avec Alphonsine TERRACOL, il appartenait au 226ème régiment d'Infanterie de TOUL.
CHESSON Clément-Jean naît à CHARRAS le 18 août 1882. Il embrasse la profession de son père Jean qui, charpentier, a épousé Marie FERRAND. Clément-Jean se marie le 23 décembre 1909 avec une fille du pays, Marie BOURRINET. Affecté comme Ernest CHABROULAUD au 63ème R.I. en tant que soldat de 2ème classe avec le matricule n°1335, il disparaît le 22 septembre 1914 au combat de REIMS. Il est inhumé à l'ossuaire de la nécropole de SILLERY dans la Marne, sépulture n°2.
COUTURIER Henri est né en Dordogne. Il voit le jour à PIEGUT PLUVIERS le 9 février 1894, mais ses parents s'installent à CHARRAS où son père Pierre exerce le métier de cerclier et sa mère, Mélanie LAVARILLETTE, celui de couturière. Matricule n°20 au recrutement d’ANGOULÊME, incorporé au 125ème régiment d'Infanterie de POITIERS, il succombe des suites de ses blessures le 19 décembre 1914 à POTYZE en Belgique. Il est enterré à YPRES, en Belgique, à la nécropole nationale « Saint-Charles de Potyze », tombe individuelle n°2935.
DUTIN Henri est né le 22 mai 1892 à AUGIGNAC (Dordogne). C'est le second des 6 enfants de François et Anne LASTERE, cultivateurs métayers au village de Vignérias à CHARRAS. Matricule n°254 au recrutement d’ANGOULÊME, il fit partie du 8ème régiment de Zouaves et fut, lui aussi, trop tôt "tué à l'ennemi", le 14 octobre 1914, à RODINCOURT SILLERY dans la Marne. Il y est enterré dans la tombe individuelle n° 3819 de la nécropole. Son village de naissance lui rend hommage sous le prénom de Pierre.
FENOUILLAT Émile naît à CHARRAS le 2 septembre 1893 au foyer de Jacques, cloutier, et Marie YONNET, installés aux Vergerons. Matricule n°1826 au recrutement d’ANGOULÊME, il est caporal au 114ème régiment d'Infanterie de SAINT-MAIXENT quand il est tué à l'ennemi le 25 novembre 1916 à SAILLY SAILLISEL dans la Somme.
FILLIOL Pierre.
Le seul document d’état-civil de CHARRAS où nous trouvons ce nom est un acte de mariage en date du 27 décembre 1913 où Louise, fille de Pierre FILLIOL né vers 1851 et de Marie COMMERIE née vers 1860, cultivateurs aux Vergerons, prend pour époux Jean PIQUEPAILLE.
Mais s’agit-il du bon Pierre FILLIOL ? Il ne peut avoir été incorporé à l’âge de 61 ans…
On ne trouve aucune trace de lui dans les archives de l'Armée. Il n'est porté sur aucun autre monument aux morts.
FORT Joseph ne figure pas non plus dans les archives militaires. Il s'agit de FORT Jean-Joseph, fils de Jean et de Marguerite POITEVIN, père de l'ancien Maire Roger
FORT. Né le 17 mars 1872 à SAINT GERMAIN de MONTBRON, époux de Julie RAFFOUX, décédé à son domicile le 14 décembre 1916…
FRICONNET Jean vient de CUSSAC, en Haute-Vienne où il naît le 2 mai 1885 chez Jean et Madeleine DUFOUR. Cultivateur à Grosse Forge, il se marie le 6 novembre 1909 avec Marie BOURGEOIS dont il aura deux enfants, Angèle et André. Soldat de 2ème classe, matricule n°549 au recrutement d’ANGOULÊME, il meurt le 2 novembre 1914 au QUESNOY EN SANTERRE dans la Somme avec beaucoup de camarades du 307ème régiment d'Infanterie d'ANGOULÊME. Il est également inscrit sur le monument aux morts de son village natal. Son corps repose dans la tombe individuelle n°2179 de la nécropole nationale de MONTDIDIER, dans la Somme.
GAREN Louis (surnom Eugène) est né à CHARRAS le 4 avril 1889 au foyer de Barthélémy et Marie MURGUET, cultivateurs à Vignérias. Matricule n°727 au bureau de recrutement de PERIGUEUX, incorporé au 151ème R.I. de VERDUN, il est tué le 29 janvier 1915, au combat du bois de la Gruerie, sur la commune de VIENNE LE CHÂTEAU, dans la Marne. Il avait le grade de caporal. Son corps a été recueilli dans la nécropole de ST THOMAS EN ARGONNE (Marne), dans la tombe n°2628. On trouve un GAREN Louis inscrit sur le monument de LA ROCHEBEAUCOURT.
LASSALLE Gustave est originaire de DIGNAC où il voit le jour le 29 octobre 1885. Il est fils d'Alexandre, propriétaire cordonnier, et de Jeanne PETIT. Lorsqu'il se marie le 30 mai 1910 à CHARRAS avec Augustine HERIAUD, il exerce la profession de boucher. À la naissance de son fils Rémy le 15 mai 1916, il est dit "mobilisé". Ce sont les registres de l'État-civil de DIGNAC qui nous en disent le plus sur son parcours militaire. Matricule n°10152, il est sergent-major à la 7ème compagnie du 3ème régiment de Tirailleurs sénégalais lorsqu'il décède, "mort pour la France", à KOUANDE (ex Dahomey, actuel BENIN), le 9 janvier 1918. Son nom figure sur le monument aux morts de DIGNAC avec celui de son frère aîné Rémy décédé au QUESNOY (Aisne) le 2 novembre 1914. Le 27 janvier 1920, son fils est "adopté pupille de la nation".
MALLET Jean est né le 16 janvier 1893. C'est le fils de Jean et de Marie AUPY, métayers à l'Abbaye. Lui-même y apparaît dans le recensement de 1911 comme cultivateur domestique de M. MAILLOT. Matricule n°720 au bureau de recrutement d’ANGOULÊME, intégré au 21ème bataillon de Chasseurs à pied de RAON L'ETAPE comme soldat de 2ème classe, il est déclaré "disparu au combat" le 20 décembre 1914 à HOULETTE (Pas de Calais).
MARTINET Charles naît à SERS le 13 mars 1883. Ses parents Pierre et Françoise DONNARY demeurent à SOUFFRIGNAC et lui au Bourg de CHARRAS quand il épouse Marie PAULHAC. Numéro matricule 786 au recrutement d’ANGOULÊME, ayant rallié le 63ème régiment d'Infanterie de LIMOGES, soldat de 2ème classe, il décède des suites de ses blessures le 12 août 1915 à HABARCQ, dans le Pas de Calais. Sa tombe porte le n°362 dans l'extension militaire du cimetière communal de HABARCQ.
PARACHOU Jean est natif d'AUGIGNAC en Dordogne le 24 avril 1873, chez Jean et Catherine FREDOU. Il est marié avec Lucie DUVERGER, originaire de DIGNAC et tous les deux sont mareyeurs au Bourg de CHARRAS. Au bureau de recrutement de LIMOGES (matricule n°2578), vu son âge, il est affecté à un régiment d'Infanterie Territoriale (le 74ème, basé à SAINT-BRIEUC). Il est tué le 8 juin 1918 à CARLEPONT dans l'Oise et est enterré dans la nécropole nationale de CUTS (Oise), tombe individuelle n°101.
PERCIGOUT Henri est un enfant de CHARRAS où il naît le 26 mai 1894 au foyer de François, cultivateur tonnelier aux Vergerons, et Marie JARTON. Enregistré au bureau de recrutement d’ANGOULÊME sous le matricule n°57, nous savons juste qu'il est célibataire lorsqu'il rejoint le 2ème régiment de Marche de Tirailleurs où il est 2ème classe. Il meurt le 25 septembre 1915, "tué à l'ennemi", à SAINT HILAIRE LE GRAND, dans la Marne. Son corps se trouve dans la tombe n°3208 de la nécropole "SOMME-SUIPPE" (Marne).
POMPIGNAC Auguste naît à DIGNAC le 30 décembre 1880. En 1911, nous le trouvons régisseur cultivateur chez M. LOMBARD à Vignérias avec son épouse Clémence et sa fille Yvonne Marie qui a deux ans. Après avoir été enregistré sous le matricule n°944 à AGOULÊME, c’est en tant que simple soldat au 33ème R.I. cantonné à ARRAS qu’il meurt, des suites de ses blessures, le 13 mars 1915 à CLERMONT-FERRAND. Le monument aux morts de ROUGNAC rappelle aussi son sacrifice.
ROUYER Henri est né le 2 mars 1882 à ST GERMAIN DE MONTBRON. Fils de Jean cultivateur au Bourg et de Marguerite VINET, il est également cultivateur, installé à Pétignoux à son mariage le 27 avril 1907 avec Jeanne Valentine BRUN. Il meurt à Puisieux, commune de MOULIN SOUS TOUVENT (Oise), dès le début des hostilités, le 17 septembre, selon la formule "tué à l'ennemi". Il appartenait au 307ème régiment d'Infanterie d'ANGOULEME, sous le matricule n°1401.
SOUVETAL Maurice est né à FEUILLADE le 15 mars 1889, dans une famille de cultivateurs. Ses parents, Joseph et Louise NICOLAS, sont installés à Grosbot. Après avoir satisfait aux formalités de recrutement à ANGOULÊME où il a le matricule n°1055, il rejoint à la mobilisation le casernement de DUNKERQUE où se trouve le 110ème R.I. C'est avec le grade de caporal qu'il disparaît le 25 septembre 1916, « tué à l'ennemi » à COMBLES, dans la Somme. Il y est enterré dans la tombe n°1685 de la nécropole nationale de MAUREPAS.
Nous en avons terminé avec la liste, hélas toujours trop longue, des victimes de la Guerre 14-18. Cependant, les registres d'État-civil portent mention d'un autre disparu dont le nom ne figure pas sur le monument. Nous ne l'avions pas trouvé par ailleurs, dans d'autres actes ni états de recensement au moment de la rédaction de cet article. Pourquoi son avis de décès est-il parvenu jusqu'à notre village ? Pourquoi son nom est absent du monument aux morts ? Nous vous demandions de nous aider à élucider ce mystère… Il s'agissait de :
RATEAU Désiré Charles, né à MARNAY (Vienne) le 10 novembre 1887. Soldat au 307ème R.I., matricule n°241 au bureau de recrutement d’ANGOULÊME, il a été « tué à l'ennemi » le 27 août 1914 à MOISLAINS (Somme).
Après recherches, nous pouvons vous en dire plus...
De la classe 1907, il a effectué son service militaire du 6 octobre 1908 au 25 septembre 1910 au 66ème régiment d’infanterie. Sa fiche matricule établie alors sous le n°201 mentionne que, mis en disponibilité, il dit se retirer à GRASSAC.
Il y est recensé en 1911 au village de Chez Merle en tant que cultivateur travaillant chez son oncle Louis RIFFONNEAU.
Celui-ci devient son beau-père par le mariage contracté le 5 juin de la même année avec sa cousine Ambroisine, "appelée en famille" Marie.
Sur une seconde fiche matricule établie, lors de la mobilisation du 1er août 1914, sous le n°241 , il est dit habiter à CHARRAS depuis le 10 mai 1914...
Il n'a pas eu beaucoup le temps d'apprécier notre village mais cela justifie l’arrivée en mairie de son avis de décès.
Il repose dans l’ossuaire de la nécropole du cimetière de MOISLAINS, dit « cimetière des Charentais ».
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Extrait du bulletin CHARRAS D’HIER ET D’AUJOURD’HUI n°64 (à paraître)
Stéphane CALVET doit venir à Charras le samedi 16 mai 2020 prochain pour y donner une conférence ayant trait à la Grande Guerre. C'est l’occasion pour nous de dévoiler le nom de sept enfants du village qui ont donné leur vie pour le Pays et qui ne figurent pas sur le monument aux morts bien que nés à Charras, parce qu’au moment de la mobilisation, ils n’y habitaient plus.
Nous terminerons en revenant sur le cas de Pierre FILLIOL qui, lui, est inscrit sur notre monument sans que nous ayons su, jusqu’à aujourd’hui, quelle en était la justification.
(Pour avoir son nom inscrit sur le MAM d'une commune, il faut que la victime remplisse une de ces quatre conditions : y être domicilié, y être né, y être enterré ou bien y avoir sa famille installée).
BERNARD Joseph
né le 17 octobre 1888 à la Plaigne
fils de Léonard, cultivateur et de Catherine NICOULAUD
soldat de 2ème classe au 308ème régiment d’Infanterie
matricule n°521 au recrutement de Périgueux
Mort pour la France le 6 octobre 1914 à l’hôpital auxiliaire n°7 de Paris 14ème arrondissement des suites de blessures
avis de décès transmis à Gout-Rossignol (Dordogne)
inhumé dans le Carré militaire du cimetière de Bagneux (Hauts de Seine) division 19 – rang 11 – tombe 2
inscrit sur MAM de Gout-Rossignol
BORDAS François
né le 27 novembre 1892 à Montgélias
fils de Jean, cultivateur et de Françoise RIDOIN
soldat au 60ème régiment d’infanterie
matricule n°862 au recrutement de Périgueux
possède 2 fiches dans la base « mémoire des hommes » du SGA :
- - non mort pour la France, maladie aggravée
- - mort pour la France le 11 janvier 1917 à la station sanitaire de Saint-Jodard (Loire) des suites de maladie contractée en service (tuberculose pulmonaire)
domicilié à Ste Croix de Mareuil (Dordogne)
inscrit sur la plaque commémorative, sur la façade de la mairie
BOURINET Pierre-Louis cerclier, charpentier
né le 26 juin 1876 à Grosbot
fils de Jean, cultivateur et de Louise ORLUC
marié le 10 octobre 1906 à Gardes (16) avec Françoise BERNARD dont Auguste né en 1907
sergent au 94ème régiment d’infanterie territoriale
matricule n°1547 au recrutement d’Angoulême
Mort pour la France le 16 juin 1917 en gare d’Avenay (Marne) dans un accident de chemin de fer
avis de décès transmis à Édon (Charente)
inscrit sur le MAM d’Édon « BOURINET L. »
DUMAS Jean cultivateur
né le 13 décembre 1877 Chez Naudet
fils de Justin et de Marie ROQUILLAUD
marié le 27 avril 1903 à Champagne et Fontaine (24) avec Marie ROUGIER
soldat de 2ème classe au 117ème régiment d’infanterie
matricule n°618 au recrutement de Périgueux
Mort pour la France le 26 juin 1917 à l’ambulance 4/10 à Billy le Grand (Marne) des suites de blessures de guerre (plaies pénétrantes de la jambe gauche, du thorax, de l’épaule gauche par éclats d’obus) reçues au Mont Cornillet
avis de décès transmis à Sainte-Croix de Mareuil (Dordogne)
inscrit sur la plaque commémorative, sur la façade de la mairie
FERRANT Jean journalier
né le 24 août 1869 à la Plaigne
fils de Jean et de Marie CONCHON
marié le 18 mai 1905 à Versailles (78) avec Julie Maria TURPIN dont Germaine née en 1905
soldat de 2ème classe au 94ème régiment d’infanterie territoriale
matricule n°1455 au recrutement d’Angoulême
Mort pour la France le 5 mars 1916 à l’hôpital auxiliaire n°17 de Montfort-L’Amaury (Seine et Oise) des suites de maladie contractée en service (tuberculose pulmonaire)
extrait du registre de décès adressé à Rueil (Seine et Oise)
inhumé dans le Carré militaire du cimetière communal de Montfort-L’Amaury, rang 9, tombe 830
inscrit sur la plaque commémorative de l’église Saint-Pierre Saint-Paul et sur la plaque commémorative 1914-1918 de la commune de Rueil-Malmaison (Hauts de Seine)
LACROZE Julien charron
né le 5 juillet 1893 au Ménisson
fils de Jean, cultivateur et de LEPROUT Marie
soldat au 125ème régiment d’infanterie
matricule n°437 au recrutement d’Angoulême
tué à l’ennemi le 6 janvier 1915 à Zonnebeke (Belgique)
avis de décès transmis à Combiers (Charente)
inscrit sur le MAM de Combiers
VIROLAUD Jean cultivateur
né le 9 mai 1895 à la Plaigne
fils de Jean, cultivateur et de Marie MOUSSEAU
soldat au 18ème, 83ème puis 119ème régiment d’infanterie
matricule n°902 au recrutement d’Angoulême
Mort pour la France le 1er juillet 1917 dans le secteur d’Ailles (Aisne), tué à l’ennemi
avis de décès transmis à Rougnac (Charente)
inscrit sur le MAM de Rougnac
VIRO(U)LAUD Jean cultivateur
né le 28 avril 1892 Chez Courbet
fils de Jean, cultivateur et de Marie MOUSSEAU
soldat de 2ème classe au 21ème bataillon de chasseurs à pied
matricule n°431 au recrutement d’Angoulême
Mort pour la France le 6 octobre 1914, disparu aux corons de Fosse Calonne (Pas de Calais) (En septembre 1914, l'écrivain Alain FOURNIER y trouva la mort)
jugement déclaratif rendu par le tribunal d’Angoulême le 18 mai 1921 transmis à Rougnac (Charente)
inscrit sur le MAM de Rougnac
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En ce début d’année 2020, nous avons réussi à remonter le parcours de Pierre FILLIOL malgré les embûches présentées par les variations d’orthographe de son état-civil et de celui de ses parents et les nombreux changements de domiciles de la famille.
Son père Pierre FILLIOL (également FILLOL ou FILLIOLE) est né le 10 janvier 1851 à Milhac de Nontron (Dordogne). Sa mère Marie COMMERIE (ou LACOMMERIE) est née le 7 avril 1859 à La Coquille (Dordogne), où ils se sont mariés le 18 mai 1877.
Cultivateurs, ils changent souvent de résidence selon les opportunités et nous pouvons les suivre par la naissance de leurs enfants :
-25 mai 1878 : naissance de Charles au village de Javanaud, commune de Saint-Jory de Chalais (Dordogne)
-16 juillet 1881 : naissance d’Albine au village de Curmont, commune de La Coquille (Dordogne)
-7 février 1883 : naissance de Jean, même lieu
-27 décembre 1885 : naissance de Pierre au village de Vignéras, commune de Dournazac (Haute-Vienne)
-26 mars 1891 : naissance de Séverine au village de La Flache, commune de La Coquille (Dordogne)
-22 juillet 1894 : naissance de Louise au village de Puyroux, même commune
-31 octobre 1902 : naissance d’Henriette au village de Trénie, commune de Dournazac (Haute-Vienne).
Nous les retrouvons le 27 décembre 1913, cultivateurs aux Vergerons, à Charras, au mariage de leur fille Louise.
De la classe 1905, Pierre effectue son service militaire du 8 octobre 1906 au 25 septembre 1908 au 1er régiment d’artillerie coloniale. Son certificat de bonne conduite obtenu, il se retire dans ses foyers. Le 16 novembre 1909, il est domicilié dans la commune de Nexon (Haute-Vienne). Il est recensé en 1911 comme domestique de ferme au village de Lavaud, commune de Bosmie l’Aiguille (Haute-Vienne).
Rappelé lors de la mobilisation, il rejoint le corps le 6 septembre 1914. Il passe au 4ème régiment d’artillerie coloniale à Besançon le 5 juillet 1915.
Après plusieurs changements d’affectation, il est canonnier conducteur au 42ème régiment d’artillerie coloniale.
Engagé dans la Campagne d’Orient, il décède à Sofia (Bulgarie) le 20 novembre 1918, des suites de maladie contractée en service.
Mort pour la France, son nom est inscrit sur le monument aux morts de Bosmie l’Aiguille où il a été recensé (mais orthographié FILLIOLE, comme pour son dossier militaire).
Sa famille étant installée à Charras, c’est suffisant pour que l’on trouve son nom également gravé sur le monument aux morts de notre commune.